Fins quan i per qui


  • Per qui, fins quan i per què
    contra qui, com i contra què
    ja en tenim prou de violencies.
    Dens d’on vingueu, cap on aneu,
    i sigueu i què vulgueu,
    us demanem de fer silenci !

    Per qui, com, quand i per què
    ens cal sempre que estiguem
    contra algu o alguna cosa.
    Estem per un sol ponent,
    damunt dels turons deserts,
    i per les verdes aloses…

    Car un infant que plora
    aqui o enlla del mon
    es un infant que plora.
    Car un infant que mor
    pel foc dels teus fusells
    es un infant que mor.
    Que n’es, d’abominable,
    haver d’escollir sempre
    entre dues innocencies.
    Que n’es, d’abominable,
    tenir com a enemics
    els jocs de l’adolescencia.

    Per qui, com, quand i per què,
    contra qui, fins quan i per que,
    haurem de perdre el gust de viure,
    el gust de l’aigua, el gust del pa,
    el gust del joc d’anar a parar
    sota les voltes de la plaça.
    Ser per no-res o quasi res,
    per se amb vosaltres i poc mes,
    per una rosa mig oberta,
    pel sospir d’un acordio,
    per un deixar-se en l’abando
    per un jardi que trem i s’obre.

    I viure, viure apassionademanet,
    i combatre solament
    amb els focs de la tendresa.
    I aixi rics de despossissio,
    sols amb la propia veritat
    posseir totes les riqueses.
    No parlar mes de poesia,
    no parlar mes de poesia,
    deixant que visquin les flors salvatges.

    Contra qui o bé contra què,
    per qui, fins quan i per què,
    per retrobar el gust de viure,
    el gust de l’aigua, el gust del pas,
    el lgust pel joc d’anar a parar
    sota les voltes de la plaça.
    I contra res, contra ningu,
    contra ningu i contra res,
    per una rosa entreoberta,
    per sospir d’un acordio,
    per un deixar-se en l’abando,
    per un jardi que trem amb l’aire…

  • Fins quan i per qui (Perlimpinpin)

    Pour qui, comment quand et pourquoi ?
    Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
    C’en est assez de vos violences.
    D’où venez-vous ?
    Où allez-vous ?
    Qui êtes-vous ?
    Qui priez-vous ?
    Je vous prie de faire silence.

    Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
    S’il faut absolument qu’on soit
    Contre quelqu’un ou quelque chose,
    Je suis pour le soleil couchant
    En haut des collines désertes.
    Je suis pour les forêts profondes,
    Car un enfant qui pleure,
    Qu’il soit de n’importe où,
    Est un enfant qui pleure,
    Car un enfant qui meurt
    Au bout de vos fusils
    Est un enfant qui meurt.

    Que c’est abominable d’avoir à choisir
    Entre deux innocences !
    Que c’est abominable d’avoir pour ennemis
    Les rires de l’enfance !
    Pour qui, comment, quand et combien ?
    Contre qui ? Comment et combien ?
    À en perdre le goût de vivre,
    Le goût de l’eau, le goût du pain
    Et celui du Perlimpinpin
    Dans le square des Batignolles !
    Mais pour rien, mais pour presque rien,
    Pour être avec vous et c’est bien !
    Et pour une rose entr’ouverte,
    Et pour une respiration,
    Et pour un souffle d’abandon,
    Et pour ce jardin qui frissonne !
    Rien avoir, mais passionnément,
    Ne rien se dire éperdument,
    Mais tout donner avec ivresse
    Et riche de dépossession,
    N’avoir que sa vérité,
    Posséder toutes les richesses,
    Ne pas parler de poésie,
    Ne pas parler de poésie
    En écrasant les fleurs sauvages
    Et faire jouer la transparence
    Au fond d’une cour au murs gris
    Où l’aube n’a jamais sa chance.
    Contre qui, comment, contre quoi ?
    Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
    Pour retrouver le goût de vivre,
    Le goût de l’eau, le goût du pain
    Et celui du Perlimpinpin
    Dans le square des Batignolles.
    Contre personne et contre rien,
    Contre personne et contre rien,
    Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
    Mais pour une respiration,
    Mais pour un souffle d’abandon
    Et pour ce jardin qui frissonne !

    Et vivre passionnément,
    Et ne se battre seulement
    Qu’avec les feux de la tendresse
    Et, riche de dépossession,
    N’avoir que sa vérité,
    Posséder toutes les richesses,
    Ne plus parler de poésie,
    Ne plus parler de poésie
    Mais laisser vivre les fleurs sauvages
    Et faire jouer la transparence
    Au fond d’une cour aux murs gris
    Où l’aube aurait enfin sa chance,
    Vivre,
    Vivre
    Avec tendresse,
    Vivre
    Et donner
    Avec ivresse !

Chanson de Barbara

Traduction en catalan et arrangements: Lluis Llach

Lluis LLach

Lluis LLach

Barbara

Barbara