Vida


  • Potser em deixin les paraules
    o potser em deixeu vosaltres
    o només els anys em posin
    a mercè d’alguna onada,
    a mercè d’alguna onada.
    Mentre tot això m’arriba,
    que a la força ha d’arribar-me,
    potser tingui temps encara de robar-li a la vida
    i així omplir el meu bagatge.
    Mentre tot això m’arriba… vida, vida !

    Encara veig a vegades,
    de vegades veig encara
    els meus ulls d’infant que busquen,
    més enllà del glaç del vidre,
    un color a la tramuntana.
    M’han dit les veus assenyades
    que era inútil cansar-me;
    però a mi un somni mai no em cansa,
    i malgrat la meva barba
    sóc infant en la mirada.
    A vegades veig encara… vida, vida !

    Si em faig vell en les paraules,
    si em faig vell en les paraules
    per favor tanqueu la porta
    i fugiu de l’enyorança
    d’una veu que ja s’apaga.
    Que a mi no m’ha de fer pena,
    que a mi no em farà cap pena
    i aniré de branca en branca
    per sentir allò que canten
    nous ocells al meu paisatge.
    Que a mi no em farà cap pena… és vida, vida !


  • Vie
    Peut-être les mots vont-ils m’abandonner,
    ou peut-être est-ce vous qui m’abandonnerez
    ou seulement les années finiront par me laisser
    à la merci de quelque vague
    à la merci de quelque vague…
    En attendant que tout cela m’arrive,
    Car tout cela m’arrivera forcément,
    Peut-être ai-je encore le temps de voler un peu
    encore à la vie
    et de remplir mon bagage
    En attendant que tout cela m’arrive…
    vie, ô vie !

    Je vois encore parfois,
    parfois, je vois encore
    mes yeux d’enfant qui cherchent
    au-delà de la vitre de la fenêtre
    une couleur à la Tramontane.
    Des voix sensées m’ont déjà dit
    qu’il était inutile de me fatiguer,
    mais moi, un rêve ne me fatigue jamais
    et malgré ma barbe, j’ai toujours le regard d’un enfant…
    Par moment, je vois encore …
    vie, ô vie !

    Si mes mots ont pris un coup de vieux,
    Si mes mots ont pris un coup de vieux,
    Je vous en prie, fermez la porte
    et fuyez la nostalgie d’une voix qui s’éteint.
    Sachez que cela ne me fera pas de peine,
    Sachez que cela ne me fera pas de peine,
    et j’irai de branche en branche
    pour écouter ce que chantent
    les nouveaux oiseaux de mon paysage.
    Non, ça ne me fera pas de peine,
    car c’est la vie, la vie !

    Si la mort vient me chercher,
    Si la mort vient me chercher,
    Elle peut entrer dans ma maison
    mais qu’elle sache, dès maintenant,
    que jamais je ne pourrai l’aimer.
    Et si avec elle je dois partir,
    Et si avec elle je dois partir,
    Je veux qu’il ne reste de moi que des vers,
    des vers ou de la cendre nue
    un accord de mon voyage,
    je veux qu’ils chantent ce signe,
    vie, ô vie !

    Peut-être les mots vont-ils m’abandonner,
    ou peut-être est-ce vous qui m’abandonnerez
    ou seulement les années finiront par me laisser
    à la merci de quelque vague
    à la merci de quelque vague…
    vie, ô vie !
    En attendant que tout cela m’arrive…
    vie, ô vie …

Paroles et musique Lluis Llach

Lluis Llach

Lluis Llach